Newbie

Voilà donc une semaine et un jour que j’ai commencé mon nouveau boulot qui, comme je m’y attendais, est à mille lieues de ce que j’avais pu connaître jusqu’alors. Je te passe mon arrivée que je cache sous le tapis bien pratique de mon obligation de discrétion et que je mets sur le compte de l’hyperactivité générale même si je ne suis pas totalement dupe des jeux de pouvoirs, bien qu’il soit encore trop tôt pour que j’en saisisse tous les tenants et les aboutissants.

La première difficulté à surmonter pour un newbie, c’est d’apprendre tout ce qui n’est pas expliqué, les habitudes sociales du groupe (et il s’agit là d’un gros groupe), les us et coutumes et toutes ces règles non écrites que tout le monde connaît mais que personne n’explique. Ou de manière lacunaire. Et ponctuelle. En étant surpris de découvrir ton ignorance… Fidèle à moi-même, j’ai passé ma première semaine un peu isolé, n’osant guère sortir du bureau où j’ai été installé et dans lequel je suis resté seul les premiers jours. Il me faut toujours un temps d’observation avant de me lancer et ce n’est que depuis lundi que je me sens suffisamment enhardi pour fréquenter les espaces collectifs.

Je sens bien, cher lecteur avide de flèches acerbes, que tu trépignes sur ton canapé dans lequel tu es présentement alangui vautré dans l’attente des piques et autres saillies que je ne manque pas de préparer à l’égard de tous ces gens qui sont désormais mes nouveaux collègues mais, au risque de te décevoir, il est trop tôt. Non que je ne sente pas déjà quelques caractères qui ne devraient pas trop tarder à m’irriter mais il me faut encore du temps pour affiner mon jugement. Et je m’en voudrais d’accuser injustement. En attendant, j’observe… (et je n’en pense pas moins).