Voyage en car

Au collège, j’avais un crush sur le cousin de ma copine Carole. Je trouvais Lionel formidablement beau, avec son faux-air de Jason Donovan. Il était cool et conduisait une Opel Corsa alors forcément j’en voulais une aussi (j’ai eu une Clio à la place). 

Il était là à l’anniversaire de Carole, je ne l’ai pas quitté des yeux mais je ne lui ai sans doute pas dit plus de trois mots. En revanche, j’ai sans doute ricané à chacune de ses phrases. 

Au lycée, j’avais perdu Carole de vue mais son cousin était là. Avec sa bande de pote. 

Dans sa bande, il y avait Fred (que je connaîtrai plus tard dans d’autres circonstances) et surtout ce très très beau garçon dont je ne me souviens plus du prénom (appelons-le Christophe).

Christophe sortait avec la voisine de mon pote Julien. Julien qui était sans doute amoureux de moi, mais ça je ne m’en suis rendu compte que beaucoup plus tard (30 ans, on peut dire que c’est « beaucoup » non ?).

Bref, après Lionel, c’est sur Christophe que j’ai eu un crush. C’est sans doute à cause de lui que j’ai un faible pour les bruns poilus. Enfin, je suppose qu’il était poilu, en vrai je n’en sais rien. Je sais juste qu’il était très poilu des jambes. Du coup, j’extrapole.

Et vl’à t’y pas qu’une poignée d’années plus tard, alors que j’étais dans l’autocar qui me ramenait d’Aix où j’étais étudiant, QUI est venu s’asseoir à côté de moi ? 

Christophe. 

En chair et en os. 

Toujours aussi beau. 

À l’époque, ma timidité était telle que je n’étais guère capable d’entretenir une conversation avec un inconnu. J’ai donc passé les trois heures de trajet à lui jeter des regards furtifs. Le seul moment où je lui ai parlé, c’est pour lui proposer un chewing-gum, il n’en a pas voulu. 

Aujourd’hui j’écris ce billet depuis l’autocar qui m’emmène à Turin et je suis assis à côté d’un beau brun poilu. Sauf que celui-ci partage ma vie depuis 19 ans…

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